Curiosités d’octobre
Variation légèrement foutraque sur le thème de la revue de presse, les curiosités d’Ecriveron rassemblent quelques-uns des mots, histoires, idées qui nous ont plu, intéressé, amusé ces dernières semaines.
La communication, tout un poème
En tant qu’agence de communication tenant son nom d’un texte de Raymond Queneau, on aime particulièrement cet article paru dans Stratégies sur les mille et une manières dont les vers et la poésie s’invitent dans la « com », aidant certaines marques à trouver leur ton et à donner du sens à leur communication. Y lire que « le mot juste devient tendance » nous réjouit plutôt !
On aime notamment l’étude du cas RATP, qui a ouvert ses espaces publicitaires aux vers des usagers en organisant un concours annuel de poésie. Plus facilement présenté comme un symbole des désagréments de la vie urbaine, le trajet en métro revêt ainsi un autre visage : n’est-il pas aussi un moment privilégié pour rêvasser, observer et écouter le monde, débusquer sa beauté cachée ?
Bonus Oulipo :
Envie de transformer vos trajets à l’heure de pointe en excursions poétiques ? Lancez-vous dans le poème de métro grâce aux contraintes de l’Oulipo, ce mouvement littéraire co-fondé par un certain… Raymond Queneau.
[Source gif : le projet Metrologif de François Sola]
Elif Shafak dans la bibliothèque du futur
Après Margaret Atwood, David Mitchell et Sjón, l’auteure turque a rejoint la liste des contributeurs à la Future Library, projet follement poétique de « bibliothèque du futur » imaginé par Katie Peterson, une artiste écossaise. Le principe ? Une forêt d’épicéas est plantée en Norvège, et 100 auteurs écrivent un texte voué à rester secret jusqu’en 2114, date à laquelle les arbres auront poussé et pourront être utilisés pour en imprimer les pages.
The Guardian a interviewé Katie Peterson et Elif Shafak à ce sujet (en anglais). Cet été déjà, le Huffington Post revenait sur le projet (en français).
1984, Big Brother portait-il la coupe mulet ?
On aura beaucoup revu ce mois-ci les vidéos dans lesquelles un Jean Rochefort à la street cred en béton revisitait avec brio les grands classiques de la littérature. À leur tour, Augustin Trapenard et Vincent Dedienne posent un regard nouveau sur 1984, et proposent une version très eighties du roman culte de George Orwell.
Un podcast pour prendre le temps de penser
Début octobre, ArteRadio a lancé Un Podcast à soi, un programme audio animé par Charlotte Bienaimé et qui tombe plus que jamais à pic. Mis en ligne tous les premiers mercredis du mois, il se veut un temps de réflexion et d’échanges sur ce qu’être une femme et être un homme veut dire. Au bureau, à la maison, dans la rue, partout. Le premier épisode s’intéresse au sexisme au travail chez les cadres.
Au passage, on aime que ce podcast nous donne envie de (re)lire Une Chambre à soi, le roman de Virginia Woolf dans lequel elle écrit notamment :
« La plus grande gloire pour une femme est qu’on ne parle pas d’elle, disait Périclès qui était, lui, un des hommes dont on parlait le plus. »
L’occasion aussi de vous dire que l’on vous prépare un article sur le podcast (parce qu’un podcast ça s’écoute certes, mais ça s’écrit d’abord !), un format passionnant qui fait de plus en plus d’adeptes et commence à intéresser les marques. Affaire à suivre !
Bonus podcast train fantôme :
Profitez d’Halloween pour découvrir You must remember this, passionnant podcast (en anglais) de Karina Longworth consacré à l’histoire secrète du cinéma américain. Elle vient de lancer une série dédiée aux monuments du cinéma d’horreur que sont Boris Karloff, inoubliable interprète de Frankenstein, et Bela Lugosi, iconique incarnation de Dracula.
20 000 livres sous les mers
Parce qu’octobre est aussi le mois des Nobel, nous concluons cette liste de miscellanées par une jolie citation du dernier récipiendaire du Nobel de littérature, le britannique Kazuo Ishiguro, à propos des livres abîmés par la lecture :
« Je songe à ma pile de livres de poche aux pages tremblotantes, comme si elles avaient autrefois fait partie de la mer »
“I think of my pile of old paperbacks, their pages gone wobbly, like they’d once belonged to the sea.”
― Kazuo Ishiguro,Auprès de moi toujours (Never Let Me Go)